Par Soeur Veronica Brand, RSHM
En ces premières semaines de printemps dans l’hémisphère nord, les arbres dénudés et le bruissement des feuilles mortes sont interrompus par les premières pousses vertes, les premiers crocus et jonquilles qui percent le sol dur. La vie est résiliente, même dans les conditions difficiles de l’hiver marqué par des événements climatiques extrêmes. Des bourgeons apparaissent, de petites pousses sortent de la grisaille. La vie nouvelle se manifeste dans la création autour de nous, et en nous. Ce qui semblait être sans espoir éclate d’une vie nouve
Aujourd’hui, nous célébrons la résurrection de Jésus – un événement qui défie la logique et défie notre imagination tout en nous offrant l’espoir de tout ce qui sera transformé. La vie nouvelle se produit dans l’éclatement de la vie à partir de la mort. En vainquant la mort, Jésus ouvre la voie. Comme nous le rappelle le pape François, “c’est la résurrection elle-même qui nous ouvre à une plus grande espérance, car elle ouvre notre vie et la vie du monde à l’avenir éternel de Dieu, au plein bonheur, à la certitude que le mal, le péché et la mort peuvent être vaincus” .
Après ce douloureux carême d’un an du COVID, il y a la douleur et la peur, la perte et le chagrin. Tant de personnes dans notre monde souffrent, leurs vies et leurs moyens de subsistance sont bouleversés. Nous pouvons facilement nous identifier aux disciples de Jésus sur la route d’Emmaüs lorsque nous faisons l’expérience du “nous avions espéré” de la déception. Nous avions espéré que la pandémie serait déjà terminée, que les choses seraient revenues à la normale. Mais au lieu de cela, on nous demande d’être des prophètes de l’espoir.
Qui peut mieux nous guider que Marie de Magdala? Avec les autres femmes, elle a osé visiter le tombeau alors qu’il faisait encore nuit. C’est elle qui est restée et qui a osé courir raconter aux disciples masculins ce qu’elle avait vu, même si elle n’en saisissait pas le sens. À travers ses larmes, elle a rencontré Jésus ressuscité qui l’a appelée par son nom. En tant que premier apôtre de la Résurrection, Marie de Magdala nous met au défi de ne pas avoir peur d’aller au tombeau, même d’y “rester” dans notre ignorance, mais d’aller ensuite annoncer la Bonne Nouvelle. Où sommes-nous appelés à être présents dans le vide aujourd’hui, à proclamer la présence?
Le pouvoir de la résurrection est en nous, la promesse d’un monde meilleur, l’aube de l’espoir. Comme l’a écrit le poète jésuite Gerard Manley Hopkins: “Qu’il pâtisse en nous, qu’il soit une source de jour dans notre obscurité…”. Dans cette obscurité qui précède l’aube, Marie-Madeleine est l’icône d’une recherche pleine d’espoir, fondée sur l’amour et exprimée par la passion et la compassion. Nous aussi, nous sommes appelées à être “des femmes de passion et de compassion, poussées à aller annoncer la Bonne Nouvelle” (chapitre 2019 de la Genèse) que la vie vainc la mort.
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