Au seuil d’une année nouvelle, que de pensées et de questions se bousculent dans ma tête. Et d’abord une certaine inquiétude que la fête si belle de Noël n’a pas pu totalement cacher. En ces temps troublés marqués de crises sanitaires, économiques, écologiques et dans l’Eglise, que sera demain pour notre maison commune et chacune de nous. Je me rends bien compte que je maitrise de moins en moins le cours des évènements. L’inattendu, l’imprévu, une perspective différente de celle que j’avais envisagée sont à ma porte. Mais l’inquiétude ne fait pas disparaître le fond de confiance qui m’habite.
C’est certainement là que peut s’infiltrer l’eau de la source vive qui va pouvoir faire refleurir la terre de mon existence qui se durcie si souvent. . Même si mon pas dans l’année nouvelle est inquiet, hésitant ou même fatigué il va me faire franchir un seuil de renaissance. Et celui qui guide mes pas n’est-ce pas Dieu lui-même ? Le premier jour de l’année me rappelle toujours ce premier jour de la semaine rapporté unanimement par les évangélistes où les disciples font l’expérience de la résurrection. Dans la pleine lumière de Noël c’est le message de Pâques qui est proclamé, c’est Dieu qui nous rappelle qu’Il vient dans notre monde pour faire lever un jour nouveau, pour continuer à tisser avec nous la toile de nos vies. Chaque année si l’avenir semble se réduire devant nous, il n’est pourtant jamais aussi riche de promesses intérieures. La qualité de notre vie ne se mesure pas nécessairement à sa longueur mais dans la capacité de refléter l’infini de la vision d’espérance, de joie intérieure, de résistance spirituelle qu’abrite le tissage de notre cœur. L’année sera ce que nous en ferons. Je crois qu’il est des choses dont le cours nous échappe mais il y en a beaucoup d’autres et plus nombreuse qui dépendent de notre liberté d’aimer. Nous sommes encouragées à « oser, rêver, faire » ( Sr.Patricia Murray au CEGI) pour entrer plus avant dans un mode de vie synodale.